Années après années, campagne électorale après campagne électorale, on nous promet un Réseau Express Vélo (aka « le REV ») de 13 lignes couvrant l’ensemble de l’agglomération toulousaine, soit 54 communes et 370 km.
Un réseau express vélo, ce sont des vraies pistes cyclables bien large, continues, clairement identifiées, séparées des voitures et des piétons avec parfois des services comme des pompes ou des outils en accès libre. Voici à quoi ressemble le réseau Chronovélo de Grenoble par exemple (photos de Florian LE VILLAIN):
Mais dans les faits, à Toulouse, on ne voit rien venir, nada, ketchi, zéro. Alors, dans cet esprit d’expérimentation urbaine qui nous anime, nous avons décidé de nous y coller et de matérialiser concrètement ce futur réseau dans l’espace public. Pour être tout à fait honnêtes, l’idée n’est pas de nous mais du Collectif Vélo Île de France qui avait réalisé pareille opération en mai 2021. Et comme, on manquait de bras à nous 3, on en a parlé aux copains de 2 Pieds 2 Roues et d’ANV-COP21 qui ont répondu à l’appel.
Par un beau matin de septembre, en ouverture de la semaine de la mobilité, nous sommes donc 35 à pied d’œuvre pour poser 200 panneaux tout au long des 40 km de la future ligne Saint Lys-Castelmaurou. L’objectif ? Guider les cyclistes bien sûr, mais aussi commencer à réfléchir au tracé idéal avec les usagers et montrer en creux le travail qui reste à accomplir pour permettre le passage de véritables autoroutes vélo en ville et en périphérie. Car pour y parvenir, pas de secret, il faudra accepter de réduire l’espace accordé à la voiture au profit des autres modes de transport et notamment le vélo. Parfois il faudra passer une rue en sens unique, condamner des places de stationnement, requalifier certains espaces ou créer des vélo-rues.
L’action a fait l’objet d’un article dans le Journal Toulousain et dans La Dépêche.
Le mode d’emploi
Passons à la pratique, pour ceux que cette action pourrait inspirer, voici la recette :
D’abord dessiner de beaux panneaux, facilement identifiables, un pour chaque sens. On y a ajouté les temps de parcours sur la ligne :
Les faire imprimer en format A3 ou A2 sur du plastique alvéolé d’épaisseur 3 ou 3.5mm (Akilux) qui résistera dans le temps. On l’a fait faire chez Easyflyer et ça nous a coûté 304€ pour 200 panneaux en A3. Un conseil, prenez de la marge sur les délais de livraison, comptez 15 jours même si le site annonce J+6 !
Ensuite faites imprimer des stickers ronds avec la flèche blanche que vous pourrez coller sur les panneaux quand il y a besoin d’indiquer un changement de direction. On les a fait faire chez Printoclock et ça nous a coûté environ 60€ pour 100 stickers de 10cm de diamètre.
Enfin prévoyez 500 colliers de serrage (2 par panneaux avec un peu de marge) achetés chez ManoMano pour une soixantaine d’euros.
On est donc à 420€ pour baliser 40km. Il ne reste plus qu’à se mettre d’accord sur un tracé avec un outil de cartographie en ligne et à le découper en tronçon de 5 km environ pour se répartir le travail par équipe.
Deux jours avant, informez la presse via un communiqué et le jour dit, innondez les réseaux sociaux de photos pour montrer le nouveau visage que pourrait prendre la ville.