La mairie de Toulouse a sollicité les habitants pour proposer des idées de projet relatives à la transition écologique pour leur quartier. Alors avec les Faiseurs de Ville, on s’est un peu gratté la tête et on en a proposé 4 que voici :
Des vélos cargo en prêt dans les écoles pour les parents d’élèves
Le collectif des Faiseurs de Ville a largement documenté l’intérêt du vélo pour décarboner rapidement nos déplacements dans son plan “100 000 vélos à assistance électrique”. Les bénéfices sont multiples, pour la qualité de l’air, les émissions de gaz à effet de serre, l’aménagement de l’espace urbain et la santé des habitants.
Pour convaincre les toulousains d’abandonner leur voiture, plutôt que de mettre en avant un discours écologiste culpabilisant, il semble plus efficace de miser sur le plaisir, le côté pratique et rapide du vélo. Beaucoup d’anciens automobilistes, après avoir expérimenté le vélo n’envisagent plus de reprendre leur voiture à moins de ne vraiment pas pouvoir faire autrement.Pour opérer une transformation, il est souvent nécessaire de convaincre 10 ou 15% d’une population avant que l’effet d’entraînement social agisse et permettre un basculement de grande ampleur. Les changements de comportement sont souvent liés à des événements ou des transitions de vie importants, comme un déménagement, la naissance d’un enfant ou un changement d’emploi. La crise du COVID a été le déclencheur d’un véritable bouleversement des habitudes dans certaines villes comme Paris, preuve qu’il est possible d’opérer des changements rapides si les collectivités accompagnent le mouvement.
Pour enclencher cette dynamique, la collectivité pourrait mettre à disposition des vélos à assistance électrique, gratuitement et sur une durée limitée de quelques semaines pour permettre à des habitants d’essayer cette solution au quotidien sans engager les frais conséquents que représente l’achat d’un vélo. Dans cette optique, cibler en priorité les parents d’élèves des écoles maternelles et primaires semble particulièrement pertinent pour plusieurs raisons :
- L’arrivée d’un enfant est souvent l’occasion d’une prise de conscience écologique qui peut être le terrain favorable pour un passage à l’acte
- Le transport d’enfants à vélo est compliqué si on n’est pas équipé d’un vélo cargo qui représente un investissement très significatif (4000€ environ) et pour une durée limitée à quelques années
- Une école est le lieu quotidien de rencontres et d’échanges entre les parents qui peut créer une émulation sociale à essayer de nouvelles solutions de déplacements
Le collectif des Faiseurs de Ville propose donc de commencer par une phase d’expérimentation en mettant une dizaine de vélo cargo (biporteurs ou rallongés) à disposition de parents volontaires d’une école toulousaine. L’opération pourrait se faire en partenariat avec la Maison du Vélo pour l’achat et l’entretien des vélos. Des parents référents de l’école déjà cyclistes pourraient apporter bénévolement un conseil et un soutien local au plus près des parents associés à l’expérimentation. A l’issue des 2 mois d’expérimentation, les 10 vélos pourraient être prêtés à d’autres familles. Le coût total de l’opération pour cette première phase est évalué à 50000€.
L’idée est consultable ici.
Un simulateur d’émissions de gaz à effet de serre pour le territoire toulousain
Le dernier rapport du GIEC est sans appel, la réduction des émissions de gaz à effet de serre est un objectif prioritaire pour nos sociétés. La loi pour la transition énergétique a fixé l’objectif de réduction à -40% d’ici 2030, un objectif que l’Europe a récemment rehaussé à -55%. Cela doit donc être notre boussole pour l’orientation des politiques publiques au niveau local autant qu’au niveau national. Pour tenir ces engagements, la transformation de la société et les changements de comportements exigent information et pédagogie.
Au niveau de la Métropole toulousaine, le Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET) décline les objectifs par secteur et en fiche actions. Ce document reste cependant ardu et difficilement accessible au citoyen. Par ailleurs, il manque de moyens pour quantifier les effets de différents leviers d’actions possibles et évaluer les différents options possible pour atteindre l’objectif global. Pour pallier à cela, le territoire Vallée Sud-Grand Paris a fait développer un simulateur en ligne d’émissions de gaz à effet de serre appelé Mission Climat : https://www.valleesud.fr/fr/mission-climat-testez-notre-simulateur-en-ligne
Ce simulateur de climat à vocation pédagogique permet d’imaginer ce que pourrait être le futur du territoire grâce aux variables disponibles dans les différents secteurs suivants : bâtiments, énergie, transports, industrie …
Le code source de ce simulateur est disponible en open source. Le collectif des Faiseurs de Ville propose donc qu’une version de ce simulateur soit développée pour le territoire toulousain. Cet outil permettra de sensibiliser les habitants aux enjeux du réchauffement climatique et pourra être utilisé pour affiner la stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre développée dans le Plan Climat. Le coût d’adaptation d’un tel outil a été évalué à 10000€.
L’idée est consultable ici.
Une base climat toulousaine
Inondations, vagues de chaleur, sécheresses, tempêtes – ces dernières semaines, les évènements climatiques extrêmes se multiplient et prouvent à nouveau que la protection du climat doit figurer en priorité absolue de l’agenda politique et qu’une action immédiate et décisive est nécessaire. Le chantier est immense pour comprendre les implications au niveau de la ville, sensibiliser les habitants, imaginer des solutions, faire évoluer les comportements, inscrire cette transition dans un récit commun. De nombreux citoyens sont prêts à donner de leur temps bénévolement pour mettre leurs compétences et leurs idées au service de cette grande cause. La réussite de cette consultation en est la preuve. Mais il manque un lieu pour les faire se rencontrer, les fédérer autour de projets, leur permettre de travailler ensemble et rassembler toutes les initiatives pour former un tout cohérent. A Paris et Marseille, des associations environnementales se sont réunies pour créer une “base climat”, un lieu hybride d’organisation des actions pour le climat comprenant des salles de réunion, un espace de travail collaboratif, un bar, … Toulouse pourrait faire de même et la municipalité pourrait en être l’initiateur en mettant à disposition un lieu si possible assez central et visible, pas forcément très confortable mais qui puisse être aménagé avec du mobilier de récupération et un peu de bricolage, un endroit emblématique qui témoigne du défi à relever et de l’engagement de la collectivité. Elle pourrait accueillir des hackathons (ou ateliers créatifs) avec élus, agents et citoyens désireux de s’investir pour le climat, des cours ou des conférences ouverts à tous, des réunions d’associations, un atelier de type fablab pour l’environnement …
L’idée est consultable ici.
Une convention citoyenne pour écrire le nouveau PDU
Le 22 janvier 2021, le tribunal administratif de Toulouse a annulé le Plan de Déplacement Urbain (PDU) de l’agglomération toulousaine adopté en 2018 au motif qu’il ne comportait pas de scénarios alternatifs au plan présenté avec un bilan avantages/inconvénients des différentes solutions envisageables. En outre, le PDU était aussi contesté car il amenait à une augmentation des émissions de gaz à effet de serre de 9% sur le territoire toulousain à l’horizon 2030.
On estime le nombre de déplacements journaliers sur l’agglomération à 4 millions dont 60% se font en véhicules à moteurs, représentant 56% des émissions de gaz à effet de serre sur le territoire. Il y a urgence à définir un plan pour réduire collectivement l’impact environnemental de nos déplacements afin d’atteindre l’objectif ambitieux de réduction de 40% de nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 comme la loi de transition énergétique l’exige. La collectivité a évidemment un rôle important à jouer mais les changements de comportements n’auront pas lieu sur les habitants ne sont pas associés. Le PDU est la première brique à mettre en place rapidement pour définir rapidement ce plan, c’est pourquoi nous proposons qu’une convention citoyenne constituée d’élus, d’agents, d’associations et de citoyens tirés au sort soit chargée de définir les objectifs, les axes de travail et les actions prioritaires en vue de la rédaction du nouveau PDU.
L’idée est consultable ici.